Si l’on se réfère au moindre manuel d’astrologie, il apparaît que Neptune est la planète de la démesure. La littérature astrologique de hall de gare explique très clairement que Neptune maîtrise le signe des Poissons, le dernier du zodiaque. Symboliquement, le natif parcourt les différents signes du zodiaque, ce qui lui permet de faire le tour de lui-même et ainsi de découvrir les moindres méandres de sa psyché. Et, au terme de ce parcours initiatique, le voici confronté au signe des Poissons qui lui ouvre la porte vers l’autre, les autres, l’univers, ou plus précisément, vers une notion conceptuelle qu’un astrologue averti pourrait qualifier d’univers océanique de la démesure.
Et pourtant, cette notion couramment admise qui associe Neptune et les Poissons à l’absence de limites est caricaturellement réductrice. Il s’agit d’un cliché qui fait abstraction de son pôle inverse, c’est le Yin sans le Yang, c’est le blanc sans le noir. En effet, une observation pragmatique et une analyse factuelle de la création mettent en évidence que l’illimité s’accompagne inexorablement de contraintes restrictives : pour ne citer que deux exemples, le cosmonaute qui quitte sa capsule évolue dans un univers incommensurable, mais il est engoncé dans une combinaison qui rend malaisés voire grotesques ses moindres gestes. De même le plongeur qui arpente le fond des océans porte des semelles de plomb et se meut avec effort dans un carcan appelé scaphandre.
Charles Caron Belato
www.astres.net
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